La peinture en moins de 2 heures avec Hector Obalk

Se cultiver en s’amusant, sans effort. On en parle parfois mais il reste des doutes. Est-ce réellement possible d’apprendre en se distrayant ? Hector Obalk nous le prouve !

J’ai eu le plaisir d’aller assister à son spectacle au Théâtre de l’Atelier et si je ne devais conserver qu’une seule pensée, ce serait : Allez le voir !

Je ne suis pas une férue de peinture. L’art pictural me laisse souvent plus froide que le marbre. Autant la sculpture me fascine, comme si la pierre ou le matériau pouvait me parler au cœur,  autant la peinture ne me semble pas s’adresser particulièrement à moi. J’apprécie certains tableaux et pas obligatoirement ceux que l’on est censé aimer. Pour moi, on aime ou on n’aime pas. Peut-on être plus simple ?

L’intitulé de ce spectacle : « l’histoire de la peinture en moins de deux heures » m’intriguait assez pour me convaincre de passer un dimanche après-midi à Paris. Oui, je ne suis qu’une pauvre banlieusarde qui se doit d’ajouter les temps de trajet pour rejoindre les lieux culturels dans la capitale française.

Parviendrai-je à ne pas m’ennuyer pendant deux longues heures sur la peinture ? Y trouverais-je un intérêt ? Foncerais-je acheter des pinceaux en sortant ? Non, c’est dimanche, les marchands de couleur sont fermés.

Histoire de la peinture en moins de deux heures

Hector Obalk, critique d’art et réalisateur français est l’auteur de documentaires consacrés à l’art, notamment la série Grand Art sur Arte. Ici, sur scène, il propose en 120 minutes de nous abreuver de connaissances sur la peinture au fil des siècles, en musique et en images, accompagné de ses musiciens et d’un écran géant.

Derrière lui, un mur de 4000 tableaux tous différents et reflétant l’évolution de la peinture au fil des siècles, il propose un parcours éclairant d’œuvres très connues ou un peu moins. Son but : informer sans ennuyer.


Pari réussi ou raté ?

Mon ressenti :

Impossible de voir le temps passé. Les deux heures ont filé sans que je ne m’en rende compte. En fait, c’est beaucoup trop court !

Hector Obalk est capable de réconcilier qui que ce soit avec la peinture, parfait néophyte comme moi ou amateur plus éclairé.

Grâce à lui, j’ai enfin un autre regard sur la peinture et sur la manière de regarder un tableau. Quand il parle d’un tableau et de ses détails, on le voit comme on ne pourrait jamais le voir projeté sur l’écran géant. Voir une peinture de 60 cm sur 50 cm occuper une dizaine de mètres carrés en modifie la perception.

Sortir d’un spectacle en se sentant plus intelligent, c’est quasiment un paradoxe. On écoute, on regarde, on apprend, on s’étonne, on rit, on s’émeut, on enregistre. Et les informations savamment distillées par Hector se calent confortablement dans notre cerveau. Lier les informations et les émotions, quel merveilleux cocktail pour notre mémoire ?

Je n’étais pas la seule sous le charme. Toute la salle était tenue en haleine, suspendue à ses propos. Ses interactions avec le public, toujours aimables, ajoutaient au plaisir de ce temps suspendu. De plus, il parvient à transmettre son plaisir à parler d’art pictural.

Alors que les enseignements de l’art périclitent en France depuis longtemps (oui, je me souviens des cours de dessin de mon adolescence…), Hector Obalk parvient à maintenir sans faillir l’attention d’une salle en parlant de peinture. Il remonte le temps, parle des peintres en fascinant le public et il le régale d’anecdotes.

Que dire de plus ? Il est excellent. Son spectacle est drôle, sensible, documenté, intéressant, instructif et enrichissant. Une de mes amies ayant vu ce spectacle compare Hector Obalk à Fabrice Lucchini pour la maîtrise des mots et la séduction exercée sur un public ravi.  Qu’attendez-vous pour y aller ?

L’avis de Mon Cher et Tendre

Son approche directe, jouant de bon sens n’ouvre jamais à la sensation de manquer personnellement de connaissances. Il éveille notre curiosité en attirant notre attention sur des détails, des dispositions, des situations… . Ainsi guidé, pas d’esthétisme ou de sophistication,  l’intérêt se développe naturellement en même temps que le regard parcourt le tableau.

À terme, j’ai plus eu l’impression d’être conduit comme à l’intérieur de certains des tableaux sur lesquels il s’arrêtait que d’être confronté à une situation d’information ou d’apprentissage. La simplicité,  l’évidence et la pertinence des remarques proposent à qui s’y prête, de s’approcher du regard du peintre, voire de partager un court instant son époque où de s’introduire étonnamment dans les scènes évoquées. Les connaissances s’acquièrent par le fait.

Au gré du dépôt habile de ces brèves incursions sur le fil du temps, apparaît l’histoire de la peinture.  Naît alors de surcroît, non seulement la sensation de saisir toute la richesse de ce savoir-faire mais aussi le développement de biens des caractéristiques successives de notre société humaine directement exposées dans ces tableaux. Et nous voilà subrepticement placé au bout de cette singulière fresque.

Conclusion provisoire :

Je me sens plus confiante face à un tableau inconnu. Hector Obalk m’a fourni des clés de compréhension. Comprendre n’est pas obligatoirement aimer contrairement à mon a priori.

Non, je ne me lancerai pas dans la peinture (quelle chance pour vous !) mais je recommande ces spectacles à tout le monde.

Oui, même aux adolescents dégoûtés d’être traînés dans un théâtre alors que leur console vidéo n’a même pas refroidi. Même aux spécialistes persuadés de tout connaître dans ce domaine. Et même aux incultes complets comme moi.

Je suis bluffée par Hector Obalk, ses connaissances mais surtout par sa capacité à les partager avec le tout un chacun, en utilisant un langage pour profane, en expliquant clairement certains termes plus spécifiques.

Il existe deux versions de ce spectacle. La même période est traitée (en fait de l’an 1000 à nos jours) mais les œuvres mises en lumière sont différentes. Donc, vous vous doutez de mon envie ? Oui, je vais aller voir le second spectacle.

Moi au théâtre

P.S : j’ai écrit cet article après le premier spectacle dans lequel entre autres peintres Raphaël est mis en lumière. Cette semaine, je suis allée voir celui dans lequel le focus a été axé plus sur Leonardo da Vinci, Cézanne… .

Et… allez voir Hector Obalk, que ce soit le spectacle Alpha ou Bravo. Il est si érudit et si compétent qu’il ne déroule pas un script prédéfini mais prend plaisir à partager ses connaissances, s’attarde sur un tableau, sur un autre, s’amuse à critiquer un peintre adoré du grand public en précisant pourquoi.

Je me demande si chaque spectacle proposé par cet historien d’art n’est pas unique. Il le dit lui-même : c’est lassant de répéter toujours la même chose. Il suit une trame certes mais s’amuse à se promener dans les tableaux au gré de son envie du moment. Il en a pris l’habitude malgré lui au cours de sa vie quelque peu effilochée.

Il prépare actuellement un spectacle sur l’art moderne qu’il devrait présenter à partir de septembre 2022. Ne le ratez pas. Si comme moi, vous n’y comprenez rien ou si au contraire, vous en êtes un fervent défenseur, je suis persuadée que son prochain spectacle sera aussi abouti que les deux actuels.

P.S.2 : il offre aux personnes assistant à son spectacle la possibilité de recevoir une documentation avec les œuvres et les informations fournies le jour de sa représentation.  Comment faire ? Allez le voir, vous saurez !

Un très grand merci à Dominique Lhotte et  Hector Obalk

Mamie Solange
Mamie Solange
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